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j'ai demandé au hasard ce qu’il voulait de moi

il n'a pas répondu

il me laisse le choix

 

j'ai demandé au hasard ce qu'il savait de moi

l’heure du nouveau départ

le jour d’arrêt des combats

 

il a feint de ne rien entendre

et puis d’un coup m’a murmuré :

écoute-moi

 

« je te tends ce visage impromptu

qui bafouera ton vieil espoir en deux phrases assassines

 

je t’offre un matin jaune carmin

ponctué par l’odeur de cette silhouette divine

 

je t’octroie fraiche pertinence en dehors du chemin

malgré la monstre lassitude qui tangue au creux de ta poitrine

 

je te pare de l’audace tenace qui ne lâche rien

couplée au fol confort hautain d'un jeune roi malin »

 

alors violemment un vent siffla à l’intérieur de moi 

et dans un vieux sillon creusé cent fois 

un feu de joie hurla :

vivre encore est possible

 

le hasard me l’a dit, il m’a bien averti

il veut me voir trimer sous la lune et ralentir la pluie

jouir au moindre pas, casser l’effroi

 

attendre l’arrivée des anges 

n’est pas souhaitable pour aujourd’hui

l'amerrissage de nos lourds naufrages

est un suffisant attelage jusqu’à minuit

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