pardon mes dames, je ne suis qu’un homme
avec mes désirs mes envies
mes rêves inassouvis
j’ai cette démarche mal assurée que l’on m’a enseigné
pardon mes dames
mon coeur il bout à mille à l’heure
au moindre de vos gestes pfft: l’apesanteur
vos myriades de beautés
contre mon peu d’unicité
j’ai cet instinct animal tapi sous conventions
ma société exhorte à rabattre émotions
un matin en montant dans le bus qui sait
une muse peu farouche daignera m’assiéger
j’avais des idéaux d’antan
même eu l’envie hurluburlesque de construire
un ou deux enfants
mais y’a 7300 jours d’ici je suis tombé sur un mirage
l’instant suivant le monde a pris l’orage
il s’est brisé
je m’en suis jamais relevé
depuis des guerres ont éclatées, des obus ont fusées
des barbies ont enfilé bazookas
j’ai joué le james bond plein d’émoi
et moi et moi
le silex a cogné sur la pierre
on s’est lancé cent ébats
j’ai simulé l’odieux gangster
tu as branché mortal kombat
à l’assaut du récif que vos hanches esquissent
de vos poitrines qui gueulent pâmoison
nous hommes impénitents
vendrions notre chienne de vie
contre un seul rendez-vous au creux de vos poisons
nos mots gauches qui tanguent
nos pulsions à ferrer
nos espoirs
qui ne savent plus danser
car à force de remontrances
de rebuffades en mises à distance
en général pire: d’ignorance
nous transmuons notre xy en pantin mort-né
et face à cette barbarie qui se répand par terre
mes dames pour autant je vous l’avoue
je suis sincère
vous êtes notre unique rémède
car en vous l’art et la beauté
en vous l’altérité
notre mise au monde
notre course acharnée
là où l’on rêve de retourner
trop grandes pour décemment vous aborder
sans même parler vous déchiffrer
pardon mes dames, moi je ne suis qu’un homme
né sans mode d’emploi et débordant d’hormones
j’ai un cargo de larmes à échanger en or
et un coeur amoché qui poursuit un trésor