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j’ai profité de tout, des larmes du soleil

de l’ennuie des misères et des septièmes ciels

j’ai navigué sur place en arpenteur d’infini

changé mille fois de palace sous le même abri

 

j’ai hélé ton prénom depuis le factice des temps

combattu des nuages sans nom, abdiqué à maintes occasions

j’ai perdu mon armure jusqu’aux raisons de lutter

maudit la terre entière, son espoir décimé

 

j’ai altéré le cours du débat, voté le blanc puis dit le noir

j’ai couru aux pieds de ma mère en implorant un « oui » de père

j’ai flirté avec la mort sans même connaître son nom

j’ai dit amen à tous les diables, leurres de ces désirs insatiables

 

j’ai sauvé un inconnu dans l’impasse de l’instant

l’écho d’un « moi aussi » sous la pluie est sans prix

j’ai désiré cohorte de femmes, me suis arrogé vingt talents

puis ne me suis plus caché d’être homme

voilà un bien plus important

 

j’ai veillé jusqu’à l’aube l’ombre d’un parfum, la caresse d’ une voix

rêver sans fin, songer encore, chimères de la vie sans lesquelles on déchoit

je me suis abreuvé à ton corps, à ton sourire de fille reine

tous deux heureux contre moi 

y a-t-il plus grande joie ?

 

j’ai bâti un empire, opéré des renforts

pourtant ce ruisseau qui inspire possède tout le réconfort

j’ai mimé jeux de séduction, flambé à maintes occasions

travesti la réalité en vue d’objets inavoués

 

mais aujourd’hui arrive encore

il me regarde et je l’écoute

parfois lui et moi on se prend dans les bras

d’un courant d’air il m’insinue que rien encore je ne sais

que ce temps n’existe pas, même pour de vrai

il m’exhorte à choyer cet enfant émerveillé 

qu’importe les douleurs, les torrents et les heurts

 

la nature, la beauté, les milliards d’années

naviguer dans l’océan d’où on ne sait

quelque soit notre nom pour destinée

 

festin d’un jour, d’un siècle, d’une autre vie

car qui sait si celle-ci ?
main pleine de terre, sang d’encre, once d’amour

poudre d’étoiles pour insuffler le parcours 

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